Jason Nioka, ancien judoka devenu prêtre, au service des athlètes pendant les JO

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Du tatami à l'eucharistie: tout juste ordonné prêtre, un ancien judoka Jason Nioka, 28 ans, va superviser l'aumônerie catholique au village olympique, chargée d'accueillir tous les athlètes qui souhaitent un accompagnement spirituel pendant les Jeux.

L'ancien sportif qui a tutoyé le haut niveau, que l'AFP a rencontré au Presbytère de la Madeleine à Paris, s'apprête à prendre la tête d'une équipe particulière, constituée d'une quarantaine d'aumôniers catholiques.

Tous les jours de 07H00 à 23H00, ils assureront, pendant les Jeux olympiques, une permanence auprès des 14.500 athlètes, dans une salle au centre multiconfessionnel, sur le site même du village olympique (à Saint-Denis, l'Ile-Saint-Denis et Saint-Ouen).

Écoute, temps de prière, messes dans plusieurs langues... Ces moments spirituels seront ouverts à tous les athlètes qui le souhaitent. 

Pour Jason Nioka, ordonné prêtre fin juin, coordonner cet accompagnement, organisé par l'association de promotion de l'Eglise dans le monde du sport Holy Games, était un défi important à relever. 

"C'est important de pouvoir offrir à un athlète croyant la possibilité d’exercer sa foi", raconte ce jeune homme à l'allure sereine, à l'humeur joviale et au rire communicatif. "Ses journées vont être millimétrées; pour qu'il soit performant, il faut que tout soit réuni au même endroit pour perdre le moins de temps possible".

Jason Nioka ne souhaite pas être présenté, en tant que prêtre, comme un "deuxième coach". "L’aumônier doit plutôt aiguiller l'athlète et lui rappeler que, qu'il perde ou qu'il gagne, c'est toujours pour la gloire de Dieu. On est là pour écouter", assure-t-il.

Le jeune prêtre, qui a toujours allié sport de haut niveau et spiritualité, sait de quoi il parle. 

"Plus à ma place que sur un tapis"

 Pratiquant le judo depuis ses trois ans, il n'en fait désormais plus qu'une fois par semaine, pour le plaisir. Auparavant, entre 14 et 20 ans, il a aspiré à une carrière de judoka professionnel. 

La foi l'a finalement rattrapé et il a préféré se dédier à Dieu.

Sa vocation remonte à un pèlerinage à Lourdes, à 13 ans, avec sa famille. "J'ai ressenti comme une grande paix intérieure. Lorsque je gagnais une compétition, ce n'était pas aussi fort", se souvient-il. 

Adolescent, "l'aumônerie me nourrissait et m'aidait", confie-t-il. Et renoncer aux messes du dimanche pour se consacrer aux compétitions le week-end l'ont souvent frustré. "J'aurais alors aimé fréquenter un prêtre connaisseur du monde du sport pour m'aider à prendre les bonnes décisions", glisse-t-il.

Une année passée en Angleterre à s'entraîner avec des judokas britanniques tout en y fréquentant régulièrement une paroisse a achevé de le convaincre de s'orienter vers le séminaire. "Je m'y sentais plus à ma place que sur un tapis de judo. Ça s'est fait naturellement", décrit-il.

Si renoncer à la compétition, à 20 ans, fut un choix "difficile", Jason Nioka est aujourd'hui persuadé que le sport de haut niveau a fait de lui un meilleur chrétien. 

"Le judo m'a appris à me dépasser, à persévérer; il enseigne aussi la modestie, le contrôle de soi. Dans la vie chrétienne, on peut pécher. Ce qui est difficile, c'est s'en relever. Le sport de haut niveau m'a appris à toujours faire ce travail d'introspection", énumère-t-il.

La Rédaction (avec AFP) 

Crédit image : Shutterstock / Victor Velter

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